le palmier dattier occupe une place essentielle dans le paysage de djerba
Le palmier dattier occupe une place essentielle dans le paysage de Djerba, tout comme dans celui de nombreuses régions de Tunisie. La répartition des palmiers est assez inégale. Au centre de l’île ils sont associés aux autres arbres alors que la périphérie est recouverte d’une bande plus ou moins large. Certains palmiers sont cultivés et irrigués, d’autres vivent à l’état sauvage et forment ce que les djerbiens appellent Nabbout. Le Palmier dattier ou Dattier (Phoenix dactylifera L.) est une plante monocotylédone de la famille des Arécacées (Palmiers) et de la sous-famille des Coryphoideae. Cette plante monocotylédone n’est pas un arbre au sens botanique, car elle ne produit pas de vrai bois. C’est donc abusivement que le terme d’arbre est utilisé pour parler d’un dattier. La culture du palmier dattier est appelée phœniciculture.
de l'utilité du palmier pour les habitants de l'île de djerba
Les centaines de milliers de palmiers de l’île représentent un élément très important pour la population qui en utilise toutes les parties: les palmes sont employées en vannerie et pour les barrières des pêcheries fixes. Leur partie supérieure sert aussi de balai. La partie dure des palmes vertes est utilisée pour fabriquer un jeu de société appelé sigue ainsi qu’à la confection de brochettes pour les barbecues. Elle est également employée par les pêcheurs pour la confection des nasses. Lorsqu’elles sont sèches, les palmes servent de combustible : la partie supérieure, qui brûle rapidement, est utilisée pour faire partir le feu et la partie proche du tronc comme bois de combustion. Les palmes entières entraient dans la construction des enclos pour animaux (z’riba), des huttes qui servaient autrefois d’habitation aux plus pauvres ou comme abris pour les cuisines externes et les toilettes, voire des khoss où les habitants se réunissaient. Elles sont em ployées à présent pour faire des parasols sur les plages. Le tronc du palmier coupé en deux dans le sens de la longueur (sannour) est utilisable pour la charpente du menzel et constitue la plupart des poutres des anciennes habitations et des ateliers de tissage. Il servait aussi à la fabrication de certains instruments des vieux pressoirs à huile. Les régimes, une fois débarrassés des fruits qu’ils portent, sont utilisés comme balais pour les cours sablonneuses et les alentours du menzel. Ils sont également employés par les pêcheurs pour confectionner des cordages et enfiler le poisson vendu à la criée. Le cœur de palmier, appelé jammar, constitue un met de choix.
Le Legmi, vous connaissez ?
Le legmi, ce liquide, sirupeux et blanchâtre, n’est rien autre que la sève de l’arbre, du palmier dattier. Sève que l’on a tiré du cœur de l’arbre, l’entraînant ainsi dans une mort certaine. Et c’est pour cette raison que l’on voit souvent de grands arbres démunis, étêtés (cf. photo), qui n’attendent plus que de sécher et d’être abattus.
Il existe deux formes de legmi, la boisson naturelle et la version alcoolisée fermentée, totalement illicite.
Le principe de récolte consiste à ébarber l’arbre sans toucher à la partie la plus tendre du cœur et former une entaille dont peut s’écouler la sève après quelques jours. Un palmier peut produire jusqu’à 700 litres, à raison de 7 à 10 litres par jour.
Production et récolte des dattes à Djerba
Les dattes, dont l’île produit plusieurs variétés, sont consommées aussi bien fraîches que séchées. Les principales variétés sont : 1- Caguiwa 2- Màttètè 3- Camâri 4- Hamouri 5- Gabsi 6- Lemsi, considérée par certains comme la meilleure variété de Djerba. Une majorité des palmiers de dattes produisent une variété de dattes de piètre qualité, plutôt utilisée pour l’alimentation du bétail. On en fait également des confitures, on les farcit de pâte d’amande et on les utilise elles-mêmes pour farcir des gâteaux comme le makroud. Elles constituaient un élément fondamental dans le régime alimentaire des Djerbiens. Les habitants de confession juive les utilisent en outre pour la fabrication d’un alcool appelé boukha (qui se fait aussi à partir de figues). Leurs noyaux étaient concassés et utilisés dans l’alimentation des chameaux. L’ensemble de ces utilisations explique le nom donné au palmier dans le parler berbère de Djerba : taghalett, qui signifie « la précieuse ». Depuis quelques années, les palmiers de Djerba ne sont plus guère entretenus : C’est que, pour entretenir un palmier, il faut y grimper au moins trois fois dans l’année, une fois pour la fécondation, une fois pour couper les régimes de fruits, une fois pour couper les palmes sèches, les jerids. L’homme qui grimpe se fait payer : en 2000, il en coûtait 5 dinars par montée sur un palmier. Chaque arbre coûtait donc 15 dinars, or, la vente des dattes de qualité médiocre comme celles de Djerba ne rapportait pas cette somme, alors, les propriétaires de palmiers ont abandonné leurs arbres, se contentant de ramasser les dattes mûres qui tombent sur le sable quand les insectes et le vent se sont chargés de la fécondation des fleurs femelles. Avant d’obtenir de beaux régimes de dattes, il faut apporter le pollen des fleurs mâles tout près des fleurs femelles et des hommes se chargent d’aller couper les bouquets dans les palmiers mâles, beaucoup moins nombreux dans une palmeraie cultivée que les pieds femelles puisqu’avec un régime de fleurs mâles on féconde beaucoup de régimes femelles.